mercredi 21 janvier 2009

Les élèves perturbateurs

Dans ses commentaires, RMF pose le problème des étudiants perturbateurs.
Qu'ils soient bavards, insolents, absents physiquement ou « ailleurs » en classe, ceux de nos élèves qui n'adhèrent pas à nos cours nous déstabilisent, nous irritent, gênent notre progression pédagogique, et pour le moins nous interrogent.

Il y a les profs qui croient qu'un élève est par essence programmé pour suivre leurs cours, qu'ils soient bons ou mauvais, je parle des cours bien sûr. Ils affirment que si ces élèves ne les suivent pas cela leur est égal, du moment qu’ils ne perturbent pas la classe. Et puis il y les autres, ceux qui le vivent comme un échec et ne l’acceptent pas. Même s’ils savent que les raisons ne lui incombent pas forcément, ils se remettent systématiquement en question quand cours après cours untel ou untel ne suit pas. Les raisons peuvent être extérieures au cours et souvent, si la confiance est déjà établie avec l’élève, l’écouter s’il désire parler peut l’aider. Au trop souvent entendu : « Nous ne sommes pas des assistantes sociales ! » je réponds qu’il ne s’agit pas de se substituer à ces personnes utiles mais ô combien débordées à cause du nombre d’élèves qu’elles ont en charge, mais de faire preuve d’intérêt pour son élève avec lequel une tranche de vie, même en pointillé, s’effectue. Quand je parle d’intérêt il s’agit d’intérêt authentique pour lui et non de démagogie. Souvent cette marque d’intérêt est suffisante pour que l’élève se remettre à suivre en cours. Bien sûr je ne prétends pas que cela suffise tout le temps car les raisons pour lesquelles un élève ne suit pas sont multiples.

Interrogeons nous sur de possibles raisons :

A-t-il assez dormi ?
Assez mangé ?
Est-il en bonne santé physique ? psychologique ?
Se sent-il en confiance dans le cours, dans la classe, dans l’établissement scolaire ?
Comprend-il de quoi on lui parle dans le cours ? Est-ce trop difficile, trop facile ? Est-il saturé ?
A-t-il envie d'être là à ce moment ?
Quelle est l’image qu’il a de sa capacité à réussir ?
Quelle est l’image que le professeur lui renvoie de sa capacité à être un bon élève, d'être sage comme une image ?

Nous connaissons tous l’étude de Robert Rosenthal, l’Effet Pygmalion. Les conclusions de cette étude montrent que quand les enseignants s’attendent à de bons résultats et sont confiants dans l’évolution de leurs élèves, c’est ce qu'il se produit. A l’inverse quand ils sont persuadés que leurs élèves n'en sont pas capables, ces derniers leur donneront raison.

D’aucuns diront que chercher des raisons c’est excuser des comportements inexcusables. Eh bien ce n’est pas mon avis. Car il s’agit ici de trouver des solutions. Certaines sont simples, comme les inciter à déjeuner le matin, d’autres plus complexes ; mais à mon sens elles exigent que nous fassions montre d' empathie pour mieux comprendre ces comportements.

Les réponses à ces comportements doivent être pensées en pédagogue, ce qui n’exclut pas bien évidemment les sanctions prévues par les règlements des établissements.
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